Nous pouvons désormais tenir pour acquis que l'homme a assimilé que nous n'étions ni un distributeur automatique de câlins, ni un lecteur mp3 de ronrons à la demande. Toutefois, il nous arrive, dans notre majestueuse indépendance, d'avoir des gros besoins de tendresse aussi instantanés qu'impérieux. Le sexe nous étant interdit, il ne reste que ces substituts en matière de corps à corps. Bien que doté d'une langue (dont on a vu qu'il l'a donnait souvent au chat), l'homme ne lèche pas ou peu. Mais en lui forçant un peu la main, il peut faire maman de secours.
EXTRAIT :
Ce chat est gravement givré. Je l’ai trouvé à Loch Lomond en Ecosse dans le jardin de la pension de famille où on passait nos vacances avec les parents. La pension s’appelait « Au bon coin », c’est vous dire le style de vacances.
Le jour où il a massacré mon pull quand je l’ai pris dans mes bras, j’aurais dû me douter qu’au rayon chat tout ne tournait pas rond. Mais il était tellement mignon comme chaton, tout tigré avec des poils longs et d’immenses yeux jaunes. Déjà petit, on aurait dit un bébé chien. J’ai supplié mon père de me laisser le ramener à la maison.
— S’il reste ici, il mourra. Il a pas de papa et il a pas de maman.
A quoi il a répondu :
— C’est probablement parce qu’il les a mangés.
Surcouf est le héros du livre, c'est un matou espiègle, fanfaron et un peu turbulent comme on peut voir sur cette photo. (L'éditeur City éditions a préféré prendre une autre photo pour la couverture, voilà son vrai visage). Il nous raconte dans ce livre les joies, les peines et les pitreries qui ont jalonné sa longue vie de chat de gouttière. A travers ses aventures, il nous éclaire sur la coexistence, pas toujours facile, avec les humains qui ne comprennent rien aux choses importantes. Et aussi avec son ennemi juré, « l’Autre », Monsieur (très proche de la photo de couverture), ce tigré du quartier qui squatte le jardin. Avec ce récit qui séduira tous les amoureux de félins, Surcouf révèle aux humains pourquoi une vie sans chat est une existence sans saveur. Et mieux encore : il nous livre les clés d’une certaine sagesse de vie…
Valentin était un chat comme tous les autres chats. Mais c'était un chat rouge. Et tout le monde se moquait de lui.
- Personne ne bouge ! Voilà le chat rouge ! entendait-il souvent. Petit, déjà, il avait appris à se défendre et il se défendait bien, mais il vivait seul et, le soir, il rejoignait la forêt.
Parfois, de sa cachette, il apercevait d'autres chats et voulait jouer avec eux, mais quand ils le voyaient sortir du bois, ils criaient :
- Au secours ! Le chat rouge ! Ils ne connaissaient même pas son nom.
Un soir, Valentin vit au loin une chatte blanche.
Longtemps, il la regarda.
Pauvre chat de gouttière
M'ayant apprivoisé
Il ne m'enseigne pas
Que de bonnes manières
Pour être un brave chat
Il préfère la rue pour s'aiguiser les griffes
Il a pour compagnon de louches congénères
Miaulant des injures
Aux chats des beaux quartiers
Qui se battent entre eux
Dans le fond des poubelles
Et s'y blottissent quand
Les nuits sont trop cruelles
Il m'emmène parfois au faîte d'un pignon
Pour avoir, me dit-il,
Le cœur près des étoiles, marauder sans espoir
L'autre côté de la lune
Etre les rois d'un soir
Sur les toits de la ville...
Pauvre chat de gouttière
Chat de moindre fortune
Tu m'as donné la clé d'un monde sans lumière.
EXTRAIT :
Nous en demandons beaucoup à nos chats. Nous les laissons seuls toute la journée sans rien faire, nous leur imposons des compagnons dont ils ne veulent pas, nous édictons des règles changeantes et les forçons à oublier leur nature d’animal nocturne pour s’adapter à nos horaires diurnes. Nous apprécions ne pas avoir à sortir un chat, mais nous insistons pour qu’ils utilisent une caisse à la propreté souvent insuffisante de leur point de vue. Nous sommes certains que c’est par pur vandalisme qu’ils se font les griffes sur les meubles, puisqu’il y a un griffoir quelque part dans la maison – ah oui, dans la buanderie (et qu’importe si c’est là que dort le chien). Nous donnons des fessées à nos chats et ne comprenons pas pourquoi ils deviennent méfiants. Nous leur crions après et nous étonnons qu’ils nous évitent. Nous leur frottons le nez dans leurs excréments parce qu’on nous a dit que c’est ce qu’il fallait faire. Quand nous rentrons à la maison après une journée de travail, nous punissons nos chats pour quelque chose qu’ils ont fait plus tôt dans la journée, peu importe si le chat dort paisiblement dans son coin, il saura pourquoi on s’en prend à lui. Nous jouons avec eux quand ça nous convient mais nous les repoussons s’ils donnent des tapes au journal que nous voulons lire. Nous traitons nos chats comme des enfants, des adultes, des amis, des ennemis, des confidents et même des chiens – mais pas assez souvent comme des chats. Enfin nous pensons que nos chats devraient comprendre, alors que c’est nous qui le devrions.
Un chat, ce n'est pas comme un vêtement qu'on achèterait dans un magasin et que l'on pourrait rapporter parce qu'il ne va pas ; ce n'est pas non plus comme une paire de chaussures devenues trop petites que l'on pourrait donner ou jeter. Ces comparaisons vous paraitront ridicules tellement elles sont évidentes ; hélas, beaucoup trop de personnes qui possèdent un chat considèrent leur animal de cette façon. Résultat, d'innombrables chats finissent dans des refuges ou sont tout simplement abandonnés parce qu'ils ne répondaient pas à ce que leur maître ou leur maîtresse attendait d'un "chat parfait".
EXTRAIT :
(...) j'étais allongé dans le jardin, laissant le soleil me chauffer doucement tandis qu'une légère brise matinale me caressait le dos, peignant doucement mes poils. Un brin d'herbe me chatouillait gentiment le nez, entrant et sortant de mes narines au rythme de ma respiration. Alors que j'étais sur le point d'éternuer, je l'écartais d'un léger mouvement de patte, puis je le croquais à la base avant de jouer avec le suivant. J'observais mon frère presque jumeau, qui, au loin, essayait de motiver notre mère pour une course-poursuite à travers les massifs de fleurs. Nous avions à peine deux mois, et elle commençait déjà à nous considérer autrement, nous n'étions plus tout à fait ses petites boules de poils adorées, mais des chats à part entière.
(Mémoires d'un chat des villes de Alain Gravelet)
Des chats pas comme les autres Aux éditions de l'Opportun
Mon 2ème roman : ATTILA, le curieux chat voyageur chez City éditions
nouvelle version avec une préface de Brigitte Bulard-Cordeau
Les fantastiques aventures de Surcouf chez City éditions
LIEN VERS LE LIVRE : http://livre.fnac.com/a7889954/Christine-Lacroix-Les-fantastiques-aventures-de-Surcouf-le-Chat
Mon mail : surcouf.galaup@gmail.com