
LE CHAT ET LES DEUX MOINEAUX
de Jean de La Fontaine
Un chat, contemporain d'un fort jeune moineau
Fut logé près de lui dès l'âge du berceau
La cage et le panier avoient mêmes pénates.
Le chat étoit souvent agacé par l'oiseau
L'un s'escrimoit du bec, l'autre jouoit des pattes.
Ce dernier toutefois épargnoit son ami,
Ne le corrigeant qu'à demi.
Il se fût fait un grand scrupule
D'armer de pointes sa férule.
Le passereau, moins circonspect,
Lui donnoit force coups de bec.
En sage et discrète personne,
Maître chat excusoit ces jeux ;
Entre amis, il ne faut jamais qu'on s'abandonne
Aux traits d'un courroux sérieux.
Comme ils se connoissoient tous deux dès leur bas âge,
Une longue habitude en paix les maintenoit ;
Jamais en vrai combat le jeu ne se tournoit.
Quand un moineau du voisinage
S'en vint les visiter, et se fit compagnon
Du pétulant Pierrot et du sage Raton.
Entre les deux oiseaux il arriva querelle ;
Et Raton de prendre parti.
« Cet inconnu, dit-il, nous la vient donner belle,
D'insulter ainsi notre ami !
Le moineau du voisin viendra manger le nôtre ?
Non de par tous les chats ! » Entrant lors au combat,
Il croque l'étranger. « Vraiment, dit maître chat,
Les moineaux ont un goût exquis et délicat. »
Cette réflexion fit aussi croquer l'autre.
Quelle morale puis-je inférer de ce fait ?
Sans cela, toute fable est un oeuvre imparfait.
J'en crois voir quelques traits ; mais leur ombre m'abuse.
Prince, vous les aurez incontinent trouvés :
Ce sont des jeux pour vous, et non point pour ma Muse ;
Elle et ses soeurs n'ont pas l'esprit que vous avez.
(en vieux français dans le texte)
CHAT PETIT FAUVE
DIEU DES ALCOVES
DIEU DES GRENIERS
VRAI TUEUR-NE
ROYAL BETE
ENFANT POETE
NUAGE CHAUD
AU FRAIS MUSEAU
PIERRE PRECIEUSE
FLEUR AMOUREUSE
VIENS DANS MES BRAS
CARESSE-MOI
(BRIGITTE FONTAINE)
Les articles, écrits dans le style démodé des suppléments du dimanche, relataient la façon dont "un sculpteur jeune et beau" nommé Mortimer, était tombé amoureux de la charmante Helen Maude Hake, une jeune femme qui faisait de la céramique. Il se trouvait, hélas ! qu'elle était également la "protégée" du Hugh Penniman "le philanthrope bien connu". A la suite d'une soirée tumultueuse dans l'atelier, le corps du sculpteur amoureux avait été retrouvé dans la rivière et un verdict de "mort accidentelle" avait été prononcé par le coroner. Peu satisfait par la façon dont cette affaire avait été escamotée, le "Fluxion" avait tenté d'interviewer d'autres artistes, mais ceux-ci ne s'étaient guère montrés coopératifs. Peu après, l'épisode trouva sa conclusion tragique quand "la charmante Helen" se donna la mort, suivant Mortimer dans sa tombe aquatique. Elle avait laissé une lettre expliquant son suicide, mais cette lettre n'avait jamais été rendue publique.
Qwilleran venait juste de terminer sa lecture quand il entendit un bruit à l'autre bout de la pièce, il vit un livre à couverture rouge qui venait de tomber ouvert sur le sol. D'un bond souple, Koko atterrit à côté du livre qu'il se mit à renifler.
- Mauvais chat gronda Qwilleran.
C'était un livre de bibliothèque à couverture fragile.
- Le bibliothécaire va me fusiller. Mauvais chat, répéta-t-il.
Au même instant, Koko fit le gros dos en couchant ses oreilles en arrière, la queue du chat se gonfla et il se mit à tourner en rond autour du livre, dans une étrange danse rituelle sur ses longues pattes raides. Il fit le tour du livre une, deux, trois fois et Qwilleran ressentit un frisson et un pincement au fond de son estomac. Un soir déjà, dans une cour glaciale, Koko s'était livré à cette performance. Un soir, il avait tourné en rond autour d'un corps.
Maintenant il s'agissait d'un vieux livre à couverture rouge intitulé : "l'art ancien de la poterie". Le silence ne fut coupé que par le son lugubre d'une sirène dans la nuit.
La série de Lillian Jackson Braun "Le chat qui" nous conte les histoires de Qwilleran, le journaliste à la retraite et de ses deux chats siamois : Koko, un fin limier du crime et de sa compagne Yom yom, cleptomane à ses heures. Une vingtaine de titre est déjà sortie et bien que l'auteure accuse maintenant 97 printemps, elle continue à écrire. Les derniers titres sont peut-être un peu moins « péchus » mais si vous n'en avez jamais lu, je vous conseille de vous plonger dans ses premiers écrits.
PAR CAT CHEMINS
le nouveau roman félin de Christine LACROIX
BLACK, le frère de SURCOUF, quitte sa fratrie. Après une adoption et un changement de nom ( il s'appelle désormais ATTILA ) il perd son tout nouveau maître lors d'un déménagement. Il billebaude pendant quatre ans, longeant tel le fil d'Ariane, la voie ferrée qui traverse la ville de part en part. Souvent affamé, parfois blessé, solitaire, parfois sédentaire, nourri, soigné il vit sa vie de chat errant. A l'issu de cette existence pleine de rencontres, d'aventures et d'embûches, va-t-il enfin trouver un compagnon pour finir paisiblement sa vie de matou ?
Les titres des chapitres sont un hommage à Tintin et Milou :
- coke en sacs
- le trésor de goupil le roux
- les sept boules et l’Albal
- Black et les pique-assiettes
- Les bijoux du castrat, etc……
Vous trouverez un extrait de ce roman sur ce blog à la rubrique "MES ECRITS"
CHAT PITRE
est mon premier roman félin.
SURCOUF, le rouquin castré, nous narre sa vie de sa naissance à sa mort, avec ses mots à lui, son ressenti, son humour de chat de gouttière.
240 pages d'anecdotes, de pitreries, d'aventures et de concurrence avec le tigré entier "MONSIEUR" qui squatte son jardin et qui urine sur son tas de bois dès qu'il tourne les métatarses.
Disponible à l'adresse mail de l'auteure :
Un extrait du roman :
L'ENFANCE
Le premier son que j’entendis fut « kirk, kirk, kirk ! ». J’étais aveugle, je trouvai ce cri charmant, je l’imitai de mon mieux. Je fis « kirk, kirk, kirk ! ». Quelque chose de râpeux et d’humide me passa sur le nez et le corps, je criai plus fort. Une sensation de vide au creux de l’estomac m’envahit. On me bouscula. Je donnai un coup de museau pour me défendre. J’ouvris la bouche et une chose pointue et chaude me remplit la gueule. Je suçai machinalement ce bonbon acidulé et un liquide mielleux et douceâtre me coula dans la gorge. Je n’avais jamais rien goûté d’aussi bon ; il faut dire que c’était le premier repas de mon existence.
Quelques jours plus tard, après une routine de toilettage, mangeaille et farniente, mes yeux s’ouvrirent sur mon univers. Je ne vis qu’elle, d’abord, «ma maman ». Une magnifique chatte que le peintre avait bariolée de toutes les couleurs de sa palette. Elle me communiqua tout son amour d’un coup de langue rugueuse sur mon petit museau rose. Je l’aimais immédiatement et me blottis entre ses pattes avant. Aucun de mes frères et sœurs, j’en avais plein, je les compterai plus tard, n’étaient d’accord. Ils essayèrent de me subtiliser ma place. Je dus me battre griffes et crocs pour la garder. Je m’endormis, épuisé par ce premier combat, qui ne sera sûrement pas le dernier de ma vie de matou.
Mes deux sœurs que je reconnus aux attributs manquant derrière leurs pattes arrière et mes trois frères étaient pelotonnés dans le nid douillet. Celui-ci n’était rien d’autre qu’un landau de bébé abandonné dans une vieille remise, au fond d’un jardin, depuis des années ou même des siècles. Il était poussiéreux à souhait et de vieux chiffons pleins de graisse et de senteurs diverses en recouvraient le fond. Notre mère avait bien fait les choses, un vrai paradis pour minous. Je m’y sentis à l’aise dès les premières minutes de ma vie.
Notre nourricière était d’une race européenne et se targuait d’être une pure chatte de gouttières. Je croyais au début que ça signifiait qu’elle faisait l’équilibriste, à la nuit tombée, sur toutes les gouttières du quartier, mais en fait, j’appris plus tard que c’était un nom un peu péjoratif pour désigner les chats qui avaient perdu leurs papiers d’identité à leur naissance, comme nous six d’ailleurs. Dans quelques semaines, j’allais rencontrer des compagnons qui eux étaient moins brouillons et avaient gardé les leurs, comme Monsieur le Persan, Madame de Siamois ou Mademoiselle l’Orientale.
J’étais donc un petit rouquin sans pedigree mais avec de magnifiques socquettes blanches, surtout au début de ma vie et souvent grises ou tachetées quand je me mis à arpenter le plateau des vaches. J’ignore pourquoi on appelle ces voies asphaltées « le plateau des vaches », car je n’en ai jamais rencontré ; les seuls animaux à quatre pattes que j’aperçus dans les rues de ma ville, furent les chiens, les rats, les lapins et les bébés. Mes oreilles transparentes et mon petit nez rose trahissaient des gènes albinos ; mais mon plus bel atout était mes yeux, j’avais hérité ceux de mon père. (Ma mère me le décrit comme un beau mâle orange aux yeux couleur soleil). Les miens étaient dorés et imitaient à la perfection les reflets de mon pelage. De ma mère j’avais hérité les poils blancs de son cou.
Chacun de mes frères et sœurs avaient emprunté une teinte de couleur sur une partie différente de son corps. Il y avait « Blanchette », minuscule touffe de poil neige comme le dessous de son ventre ; « Noirpiaux » avait décidé d’imiter le masque facial noir et blanc de notre maman ; « Tigre » avait un pelage rayé gris souris comme la queue de celle-ci, son poil angora était tout ébouriffé ; « Arc-en-ciel » était le parfait clone de notre mère et la plus réussie de la joyeuse troupe. J’apprendrai plus tard, que comme notre maman, son pelage s’appelait du joli nom d’écaille de tortue. Le plus costaud, « Black », un mâle noir aux yeux verts était le seul à ne ressembler aucunement à nos parents.
Je savais qu’il mentait quand il me raconta que son père à lui était un « pur gouttière » d’un noir de jais. En colère, je lui donnai un coup de patte et lui signifiai que notre papa à tous était un rouquin aux yeux dorés, ma mère me l’avait dit, un point c’est tout. Notre maman, voyant que l’on se chamaillait à propos de notre lignée, nous rassembla tous les six et nous narra ses nuits d’amour.
Je donnais un coup de tête à mon frangin.
Ce fut au tour de mon frangin de me donner un coup de patte sur le museau.
Une foule de protestations s’éleva de l’assemblée ; on entendit des bribes de voix.
Après ce long discours, tout le monde eut très faim et nous nous précipitâmes sur les mamelles juteuses. Maman se coucha sur le côté et ferma les yeux devant ce spectacle de gloutonnerie. Blanchette, la dernière née et la plus chétive, essaya de se frayer un passage parmi tous ces costauds qui lui barraient l’accès à la friandise, n’y arrivant pas, repoussée de toute part, elle se blottit dans un coin de la couche. Cela faisait plusieurs jours qu’elle ne s’alimentait plus, mais personne ne s’en formalisa. On aurait peut-être dû, car la semaine suivante, nous nous réveillâmes sur un triste matin de deuil. Maman prit la petite boule blanche dans sa gueule et sauta hors du landau. Nous la vîmes sortir de la remise. Quand elle revint, une demi-heure plus tard, Blanchette avait disparu de sa gueule.
Mon 3ème roman félin TROPIQUE DU CHAT chez évidence éditions
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Mon 2ème roman : ATTILA, le curieux chat voyageur chez City éditions
nouvelle version avec une préface de Brigitte Bulard-Cordeau
Les fantastiques aventures de Surcouf chez City éditions
LIEN VERS LE LIVRE : http://livre.fnac.com/a7889954/Christine-Lacroix-Les-fantastiques-aventures-de-Surcouf-le-Chat
Mon mail : surcouf.galaup@gmail.com