Le blog de CHAT PITRE

On ne se penche pas sur un matou, sans qu'une sourde angoisse vous feutre le cœur.

À se comparer avec lui, on ressent tout ce qui nous sépare, et aussi tout ce qui nous rapproche.

(FRANCIS JAMMES)

Rien n'est plus doux,

Rien ne donne à la peau une sensation plus délicate,

Plus raffinée, plus rare

Que la robe tiède et vibrante d'un chat.

Guy de Maupassant

Les vacances approchent et vous cherchez peut-être un ou deux livres pour oublier le quotidien. Vous pouvez-vous plonger dans "Tropique du chat" pour voyager aux Antilles, dans "Attila, le curieux chat voyageur" pour vous évader, et dans "Les 7 vies de Surcouf" pour rigoler un brin, la suite des "Fantastiques aventures de Surcouf".

Rien que pour vous un extrait de mon dernier roman félin sur les péripéties de Surcouf, le rouquin avec des socquettes blanches :

"Je ne sais pas si c’est parce que le Soleil a oublié  de se lever ce matin dans le ciel ennuagé ou que l’on est dimanche, mais voilà un long laps de temps que j’attends mon petit déjeuner. Une demi-heure que je suis réveillé et je n’entends que l’écho des ronflements dans la  suite parentale. Je  vais de  cette patte y mettre bon ordre. J’atterris comme une pierre sur l’oreiller de Pat.

— SURCOUF !

— Wouin-in ?

— T’as vu l’heure ?

— Brouhou !

— C’est le changement d’heure aujourd’hui, il  n’est que 7 heures. On est censés dormir une heure de plus.

J’ai remarqué que le mot heure revient souvent dans   le vocabulaire des deux-pattes, surtout quand je me fais rabrouer. Mon horloge interne ne se trompe jamais, elle indique qu’il est temps de se lever. Je lui administre un coup de patte sur le scalp. Puis j’entame mes litanies. Las de mes jérémiades, il finit par céder.

— Bon, d’accord !

Je me précipite dans la cuisine et j’attends, le regard focalisé sur mon écuelle. Après une plantureuse gamelle, je m’assieds à ses pieds et je le fixe avec insistance. Alors qu’il touille son thé machinalement, je lui tournicote autour. Puis je le sors de sa rêverie en lui donnant une tape sur la jambe.

— Ah oui, tu veux ton beurre.

C’est notre rituel du dimanche matin. J’ai droit exceptionnellement à du beurre salé. La semaine, il n’a pas le temps de prélever un minuscule morceau, de le mettre en boule sur son index, de le ramasser deux fois sur le carrelage avant que je n’arrive à le choper. Pas facile d’attraper du bout de la langue cette noix de beurre qui fond comme neige au soleil, et sans mordre le doigt de mon compagnon."

Les 7 vies de Surcouf

TROPIQUE DU CHAT

Attila le curieux chat voyageur

Fantastiques-aventures-surcouf-

Théophile Gautier

"On dirait que les chats devinent l'idée qui descend du cerveau au bec de la plume, et que, allongeant la patte, ils voudraient la saisir au passage."

C'ETAIT UN GROS CHAT JAUNE AUX YEUX MAGNIFIQUES,

DEUX EMERAUDES TAILLEES EN AMANDE,

A LA FOIS INDOLENT ET FAROUCHE,

QUI REGARDAIT LES GENS DE HAUT

ET NE SE DERANGEAIT POUR PERSONNE

D'UN COIN PAR LUI ADOPTE.

Il semblait dédaigner les visites, parlait à sa fantaisie, en présence ou en l’absence des curieux, et parfois, au milieu d’une belle assemblée, se levait de sa place et, la queue droite, plantant là les visiteurs, gagnait à pas majestueux la porte.

Sa malice était diabolique.

Jean Lorrain (Le chat de Babaud Monier)